samedi 30 mai 2009

Entre deux orages

D'imposants développements orageux sur les Pyrénées me font partir vers l'Astarac, c'est-à-dire le sud du département du Gers. Une fois arrivé à la chapelle de Theux (mon point d'observation favoris de l'Astarac), ce sont -bien sûr !- les territoires que j'ai abandonné qui voient naitre un magnifique cumulonimbus qui déversera vent, pluie et même grêle aux environs de Vic-Fezensac :



Sans perdre une miette du spectacle, je mets en batterie le "vieux" Pentax *ist-Ds doté d'un intervallomètre pour obtenir cette séquence accélérée montrant la majestueuse croissance de la bête :



J'admire longtemps l'orage qui s'épanouit au nord avant de me décider à le rejoindre, histoire de me laisser bercer par un peu de tonnerre. Mais après une trentaine de kilomètres parcourus vers le nord, alors que je côtoie les reliefs de ce cumulonimbus déjà déstructuré, c'est sur les Pyrénées qu'une nouvelle cellule se développe ! Elle fait preuve d'une vigueur que la fin du jour ne me laissait pas espérer, et de monstrueux éclairs extranuageux jaillissent répétitivements de ce géant que le crépuscule teinte de rose. Le temps de retourner vers l'Astarac, son panache est déjà considérablement étalé par le flux d'ouest, et son activité électrique exubérante s'est apaisée. Si seulement je n'étais pas reparti vers le nord ! Une fois de plus, j'ai lâché la proie pour l'ombre ...


lundi 25 mai 2009

Loin de la grêle

Je cours les routes du centre du Gers sous un ciel bas qui ne me laisse guère l'espoir de rencontrer une situation photogénique. Fait soudain irruption un vent d'ouest très frais qui pousse un peu de crachin en faisant glisser les nuages au ras des collines. Sachant que la température atteint 30° au-delà de Toulouse, j'ai idée qu'il va se passer quelque chose à l'est, là où cette fraicheur atlantique rencontrera l'air chaud du Lauragais. Quelques songes numériques rêvés au cœur de distants calculateurs géants insistent quand à la formation d'une ligne de convergence méridienne à la limite du Gers et de la Haute-Garonne, ce qui, associé à pareil contraste de masse d'air, promet l'orage.
Mais la beauté de la lumière qui inonde les coteaux du coté de Castillon-Debats me fait préférer l'ouest. Je crains de lâcher la proie pour l'ombre, et c'est exactement ce que je fais ...
Bon, j'obtiens quand même ce joli panoramique du coté du lac Saint-Jean :

Mes considérations bucoliques sont soudain interrompues. Mirer les bovidés ne m'empêche pas de garder un oeil sur la ligne de nuage qui fermente en direction de l'est. Et justement, elle vient de donner naissance à une gigantesque boursoufflure. Un cumulonimbus des plus vigoureux, qui s'élève et se pare aussitôt d'une enclume épaisse. Je suis à Peyruse-Grande, et le relèvement de l'azimut de la bête allié à un coup d'œil sur la carte me détermine dans le choix d'une trajectoire de poursuite vers l'est-nord-est. Voici un cliché pris au vol alors que j'approche de L'Isle-de-Noé :


La verticalité de la cheminée d'alimentation me persuade du caractère grêligène de cette cellule explosive. Mais les dizaines de kilomètres s'enchainent et je me rends compte que je ne m'en approche pas, ma progression ne fait que compenser la course du monstre.
J'abandonne la poursuite du coté d'Aubiet, alors que le cumulonimbus s'est déjà passablement déstructuré. J'apprendrais ensuite qu'il délivra des grêlons de choix sur une partie de l'agglomération toulousaine, pour la plus grande joie des automobilistes présents en masse sur la rocade à l'heure de pointe. Soixante-dix milles voitures cabossées : cet orage exigeait un public nombreux.

En soirée et jusqu'à la nuit, le spectacle continu. Si je perds l'espoir, par ce ciel devenu trop clément, de pouvoir côtoyer le tonnerre, je ne perds par contre pas une miette de l'ouvrage que poursuit le Peintre Infatigable :



mercredi 20 mai 2009

Orage


Une ligne d'altocumulus virgae traverse le ciel au cours de l'après-midi, promesse d'instabilité ...

En fin de journée arrive un bombardement d'éclairs. Les multiples petites cellules qui viennent de se multipliées sur l'ouest du Gers arrivent à toute vitesse en faisant jaillir leurs foudres à une fréquence impressionnante. Mais pluie et vent vont conjuguer leurs efforts pour contrer le photographe.

C'est une fois que s'éloigne la tourmente que je peux bien plus confortablement jouir du spectacle. Ci-dessus, trois éclairs frappent les coteaux lomagnols au-delà de Lectoure.

Bonus : alors que les coups de foudre se multipliaient à la fin du jour, un éclair me fit sursauter tout en déclenchant l'obturateur. Résultat : une photo affectée d'un important flou de bougé, mais qui permet de distinguer sept réallumages du canal de foudre consécutif à la décharge initiale (si tant est que le canal de gauche, le plus brillant, soit celle-ci) :


dimanche 17 mai 2009

Arc-en-ciel

Un arc-en-ciel surprise s'est invité à ma fenêtre :

mardi 12 mai 2009

Rouleaux de printemps

Oublieux des folies de la veille, le ciel laisse paraitre des vagues dans l'azur :


Ces altocumulus undulatus témoignent du flux de sud-ouest qui sévit à l'étage moyen. Ainsi va le vent : il ride sans discernement la surface de l'étang, le flanc de la dune ou les nuages eux-mêmes.

lundi 11 mai 2009

Jour de folie

Folle journée en effet que ce 11 mai 2009. Une date qui restera dans les annales de la météorologie avec la formation de huit supercellules entre les Pyrénées-Atlantiques et les Charentes, dont six simultanément entre 18 et 19h ! (source : Keraunos.org )
Les prévisions laissaient supposer, à juste titre, que le spectacle n'aurait pas lieu sur le Gers mais plus à l'ouest, menaçant les Landes, la Gironde et les Charentes. Mais dès que je me mets en route mon attention est interpelée par cet énorme orage qui approche. C'est accompagné de roulements de tonnerre continus que je le photographie depuis une colline entre Montréal-du-Gers et Bretagne-d'Armagnac (18h52) :


C'est une des supercellules, et pas la moindre, qui est passée non loin de Mont-de-Marsan. Je la rejoins à Eauze où j'assiste à sa fin. Cette entité atmosphérique promene au-dessus des Elusates insouciants des lambeaux nuageux animés de vigoureuses convulsions. Tant de vigueur dans l'agonie me laisse imaginer la force du monstre qui expire.

La suite de mes pérégrination m'emmènera jusqu'à Captieux dans les Landes, puis Villandraut et son fameux château dans le sud de la Gironde. Jérôme me guide au téléphone, et me conseille avec pertinence de filer une cinquantaine de kilomètres vers le sud pour intercepter l'énorme orage multicellulaire qui approche. Ce dernier vient de lâcher de gros grêlons sur Hendaye et fonce vers le nord-nord-est.
Je reprend la route direction Saint-Symphorien puis Sore, me voici de retour dans le département des Landes. Je souhaite un espace découvert sur une route peu fréquentée, et je trouve mon bonheur le long de la départementale 45 entre Sore et Trensacq. Des fulgurances roses inondent presque à chaque seconde l'horizon en direction du sud-ouest. Depuis le début de cette traque orageuse, j'ai l'impression de chasser l'orage dans les Grandes Plaines de la Tornado Alley. Maintenant que je me trouve ici, parfaitement seul, dans l'immensité de la forêt landaise si sévèrement meurtrie par Klaus, avec ce monstre en approche, je pense avoir une très bonne idée de ce que peut être l'attente au bord d'une route perdue du Texas ou de l'Oklahoma.

Un ciel immense et menaçant.

Seul sur la route ... Il ne passera qu'une voiture (et encore, une toute petite !) en plus d'une heure. Cette ligne droite de près de dix kilomètres de long ne permet pas d'être surpris par l'arrivée d'un véhicule. Et j'adore ce sentiment de solitude...

Il est 21h50 et les évènements vont se précipiter. Ce n'est pas ce mur de coups de foudre rosis par la distance qui va me concerner, mais des cellules qui se développent à proximité de ma position. C'est en direction du nord (c'est à dire derrière moi !) que jaillissent soudain les feux du ciel :
La forêt landaise ravagée constitue un avant-plan de choix. Depuis Klaus, je voulais faire le portrait de ces pins meurtris répétant dans leur inclinaison infiniment multipliée le souvenir de cette tempête cauchemardesque.
Un ciel bleu aurait peut-être convenu, un azur indolent regardant d'un œil innocent les cicatrices de sa folie hivernale.
Je lui préfère ces éclairs qui rappellent avec éclat de quoi sont capables les éléments dans leur colère aveugle.


Lorsqu'il n'y a pas de coup de foudre, ce sont des lueurs qui palpitent dans les nuées, des branches électriques tentaculaires qui hésitent à jaillir du ventre de ce cumulonimbus qui poursuit sa croissance.
Et jamais je n'ai assisté à un orage avec un aussi parfait sentiment de solitude.
Les roulements de tonnerre sont magnifiques, et se mêlent au chant d'un batracien que je ne sais identifier. L'exotisme est total, je ne suis pourtant qu'à cent kilomètres de chez moi.

La suite, c'est aussi la pluie qui s'invite, m'obligeant à une retraite dans ma vieille R25. Les gouttes vont longtemps tambouriner sur le toit, mais la grêle que j'attends, tout en l'appréhendant, ne viendra pas. D'énormes éclairs horizontaux m'éblouissent en zébrant le ciel au-dessus des pins maritimes décharnés, et se répètent à une fréquence déraisonnable. Et la pluie continue, encore et encore ... Lassé par l'impossibilité de prendre des clichés corrects, et constatant que la fête se termine (c'est du moins ce que je crois à cet instant là) je reprends la route : Trensacq, cap au sud jusqu'à Sabres, puis vers l'est, en direction du Gers, vers Labrit puis Roquefort.
Mais c'est dans les kilomètres qui précèdent Roquefort que j'assiste à l'approche d'une nouvelle cellule. Elle arrive par la droite, donc du sud, et sillonne gaiement le ciel gascon en bousculant la nuit et la pluie, en lançant de plus en plus d'éclairs. Mais je suis pris entre deux murs végétaux interminables, et je ne peux avoir qu'un aperçu très partiel de ce monstre inespéré tandis que les arbres défilent autour de moi. Il est presque 23h30, déjà !
Je traverse Roquefort et je tombe en arrêt devant le pont sur la Douze : enfin le ciel est visible. Je maudis bien sûr ces lampadaires qui m'inondent de lumière, mais la vue dégagée en direction du nord-est permet de contempler l'impressionnant spectacle d'une véritable muraille de nuages, de pluie et de grêle en train de s'éloigner, sans cesse illuminée par d'innombrables décharges électriques. Et l'avant-plan "urbain" que me fournis Roquefort contraste parfaitement avec le paysage que je fréquentais au cours des heures précédentes :

Le spectacle est à couper le souffle. Il ne peut s'écouler plus de deux secondes sans que la foudre n'anime les convulsions de la bête qui s'en va tonner sur d'autres campagnes, d'autres forêts, d'autres communes endormies.
En contrebas du pont où j'ai installé mon trépied tant bien que mal, un couple d'anglais contemple l'extraordinaire activité électrique depuis leur jardin. Comme il est déjà assez tard, je ne suis presque pas gêné par le trafic. Mais j'ai la surprise de recevoir la visite d'un habitant qui, intrigué par ma nocturne agitation, viens aimablement me demander ce que je photographie !!!

Cet éclair semble ne pas atteindre le sol mais bien frapper ce malheureux nuage stratiforme. Il s'agit donc d'un éclair internuageux.

Décharges rampantes et une lumière d'une qualité rare.

Plusieurs fois la foudre adoptera la même forme courbée.

Recadrage du cliché précédent.
Nuit agitée pour les hôtes de l'hôtel de Roquefort cette nuit là ...

dimanche 10 mai 2009

Tubichon

Avec l'espoir de saisir quelques développements orageux, je suis allé vers le sud du coté de Saint-Jean-Poutge. Las, il aurait mieux valu que je ne bouge point car c'est plus au nord, à la frontière entre Gers et Lot-et-Garonne que quelques nuages se sont soudain animés en prenant de la hauteur et du volume. Le temps de me retrouver entre La Romieu et Ligardes, l'édifice était déjà effondré :

Mais la traque ne fut pas tout à fait vaine, car sous ces tumultueux fragments de cumulus s'est révelé un petit tuba :

Employer le terme de tuba pour ce genre de petit vortex, fruit de la turbulence locale (échelle decamétrique/hectométrique), me gène. En effet, le même terme de tuba s'applique tout aussi bien à l'appendice que peut développer une supercellule, et deviendra tornade s'il atteint le sol. En terme de puissance tout comme en ce qui concerne le degré d'organisation, ça n'a rien à voir !
Aussi prescris-je l'emploi de l'attachant néologisme tubichon. Les spécimens les plus petits et les plus fugaces seront quant à eux appelés tubichounet.
Bon, maintenant il faut que j'ose proposer cette nouvelle nomenclature à l'organisation météorologique mondiale. J'hésite encore un peu ...
Note à l'attention des sceptiques : j'ai réaliser une animation à partir d'une douzaine de clichés qui met en évidence la rotation. Mais la version préliminaire n'est pas "propre" (je n'employais pas de trépied), je la publierai lorsque les corrections de recadrage auront été faites.

lundi 4 mai 2009

Les pattes de la nuit

Prenez vos objectifs macro favoris, un trépied et une lampe et partez explorer votre jardin par une jolie nuit de mai. Des merveilles vous seront offertes !
Voici une macrophotographie panoramique nocturne (rien que ça !) nous dévoilant toute la perfection de trois de huit pattes d'une araignée (je pense que j'ai à faire à une agelenidae) à l'affut sur le grillage du poulailler :